Devenir invisible par Sibylle Fendt, Maria Muhle et Marina Martinez Mateo
extrait du texte

Texte en français et allemand
Graphisme : Marie Pellaton
Couverture souple, brochure suisse
14,4x22,5 cm, 88 pages - septembre 2023
ISBN 978-2-9572072-3-7

PLUS D’INFOS

"Cet exposé théorique à propos du médium photographique, aussi dense que concis, qui mobilise aussi bien Roland Barthes et sa dénonciation des manœuvres idéologiques avec le mythe de la « condition humaine », que Walter Benjamin (...) s’avère absolument passionnant" (Ernest London dans Ballast)

Croisant photographie et philosophie, ce livre interroge la représentation des réfugiés. À l’heure où ces derniers sont pris en étau en Europe entre une politique de « retours » et l’arrivée au pouvoir de gouvernements d’extrême droite.

En 2015 et 2016, un important mouvement de population arrivait en Europe par les Balkans. Près d’un million de réfugiés seront ainsi accueillis en Allemagne.
La photographe allemande Sibylle Fendt avait alors documenté les camps d’accueil d’urgence à travers tout le pays. L’ordre de l’agencement contraste avec la nature précaire des installations, on remarque également l’absence de présence humaine. J’ai donc choisi de publier ces images, car bien que l’exil soit très largement documenté dans les médias et dans l’art, la question de la représentation des réfugiés et de leur autonomie dans cette représentation est globalement passée sous silence.
C’est pourquoi, j’ai demandé aux philosophes Maria Muhle et Marina Martinez Mateo, enseignantes à l’Akademie der Bildenden Künste
de Munich, d’écrire sur cette question. Elles ont proposé un lien très fort entre photographie et exil « par-delà l’illusion d’une image neutre et par-delà toute détermination autoritaire.»
De l’hypothèse d’une stratégie d’invisibilité (pour échapper au fichage) aux images d’un vide interpellant notre regard, il se dégage une critique des enjeux de la représentation.

Presse

Bibliothèque Fahrenheit 451
Ballast

Nouveau Palais est le nom d’un restaurant au croisement de la rue Bernard et de l’avenue du Parc à Montréal. Face à cette enseigne, un jour de l’hiver 2019, j’ai pensé que j’avais trouvé là le nom de ma future maison d’édition. Dans mon idée, le nouveau palais ne ressemblerait en rien à l’ancien (l’Élysée par exemple). Demander la destruction des vieux palais et la construction de quelque chose de différent et d’égalitaire était l’image diffuse que j’ai souhaité derrière ce nom.

À propos des livres de photographies, Nouveau Palais publie des manières de faire politiquement des images et non pas des images politiques pour paraphraser Jean-Luc Godard. Chaque ouvrage est une acrobatie entre photographie, forme-livre et texte ainsi qu’une discussion animée entre photographes, auteures, graphistes, la plupart du temps en la personne de Marie Pellaton, et moi-même, l’éditeur.

Les livres font figure de commencement : une revue en ligne, de la distribution, des podcasts et une correspondance constante avec le cercle de Nouveau Palais font partie des moyens mis en place pour faire circuler les idées et construire une façon heureuse de publier avec peu.

Yves Drillet


Crédits du site internet
Design : Juliette Duhé et Sébastien Riollier
Code : Élie Quintard et Zoé Lecossois

Devenir insaisissable signifie ici détruire ses papiers, cacher son nom, ne dévoiler aucune information, ne laisser aucune trace de sa propre existence. Mais ce « devenir-insaisissable » peut également impliquer une certaine compréhension de la subjectivité et de l’organisation politiques qui dépasse cette dimension stratégique et fait de l’invisibilité un programme positif.